J’ai adhéré aux Verts le 21 avril 2002. Jusqu’à ce jour, mon engagement pour changer le monde était associatif, les partis politiques c’était caca. Mais ce jour-là, il m’a semblé nécessaire d’y mettre un pied (dans le caca), pour éviter de se faire imposer un monde détestable. J’y suis encore, pour éviter d’avoir à supporter bientôt un monde invivable.

Je ne suis ni écolo ni de gauche de naissance, je suis le résultat d’un cheminement naïf et pratique qui s’est toujours défié des dogmatismes politiques. Ce qui m’a amené chez les Verts, c’est l’image démocratique interne de ce mouvement. Cela reste un reproche souvent fait aux écologistes, mais je pense encore aujourd’hui que c’est une de nos forces. J’ai appris l’écologie auprès des militant.e.s de mon coin et de ma région avec le combat contre les centrales nucléaire, pour la bio et la sobriété, les transports, mais aussi la défense des sans-papiers, des Roms..etc…

Je suis élu à Blois depuis 2008, comme adjoint de quartier, délégué à la jeunesse, puis vice-président de l’agglomération, en charge de la collecte des déchets et de l’énergie. L’expérience d’élu local m’a permis d’apprendre, que pour faire avancer nos convictions, il faut écouter l’autre, si différent fut-il de nous. Dans une majorité, dans une agglomération, la gouvernance s’exerce au compromis, l’étiquette politique n’est pas forcément le meilleur gage de conviction et de travail des élus, ni la capacité théorique la plus grande garantie pour agir concrètement.

Au sein d’EELV, je me suis appliqué la même règle qu’à l’externe : un seul mandat, et limité dans le temps. Secrétaire du groupe local, porte-parole régional, et depuis juin 2016, membre du conseil fédéral. Ce premier mandat national fut assez riche mais frustrant. Riche par la diversité des thèmes abordés, le nombre de militant.e.s rencontré.e.s, toutes et tous ancré.e.s dans des combats écolos, et pas du tout hors-sol comme on peut l’entendre parfois. Frustré aussi par notre capacité à reproduire des schémas de fonctionnement internes très « Vème République » : grandes gueules, discours fleuves, coups tactiques… Alors que nous défendons une démocratie participative et la non violence, s’écouter avec confiance et courtoisie pour débattre n’est pas encore acquis.

Nous devons aujourd’hui grandir, sortir des logiques claniques, pour construire des consensus en tenant compte de nos différences, pour s’ouvrir. Nous devons nous organiser autrement, adopter des règles qui poussent au consensus plutôt qu’au rapport de force, former des militants pour partager largement les pouvoirs, utiliser un langage simple et direct pour parler à tou.te.s les citoyen.ne.s.

Voilà un résumé de mon parcours dans la galaxie écolo. Dans la vrai vie, je suis aussi prof de collège, père de famille, et clarinettiste dans l’harmonie-fanfare d’Orchaise.